Ivry-sur-Seine : à la maison de retraite, les poules tiennent compagnie aux seniors
Deux poulaillers rouge vif, des caquètements sonores, une poignée d’œufs frais chaque jour et des résidents ravis de leurs nouvelles voisines : « Les picorettes », dix gallinacés tout récemment installées dans les jardins de l’Ehpad L’Orangerie, rue Fouilloux, à Ivry-sur-Seine.
L’objectif de ce nouvel aménagement? « Réduire les déchets alimentaires (épluchures, restes de repas…), investir les espaces extérieurs pour inciter les résidents à se déplacer, solliciter leur mémoire et profiter des bienfaits de la médiation animale », explique la psychomotricienne Aliette Miranda-Zouggari. Depuis leur arrivée, la spécialiste remarque une différence chez ses patients : « Sur le plan moteur, mais aussi cognitif, notamment sur la relation à l’autre, le langage et la restitution de moments biographiques. » Justement, ce jour-là, une petite dizaine de personnes âgées investissent le jardin à la recherche d’œufs.
« Ça rappelle des souvenirs d’enfance »
À la vue des volailles, plusieurs d’entre eux évoquent spontanément leurs souvenirs d’enfance. « Dès mes cinq ans, je nourrissais les poules chez ma famille, dans le Béarn, je les aimais tant que j’ai toujours refusé de manger du poulet », se remémore, sourire aux lèvres, Collette, une coquette centenaire. Pour Alain, 80 ans, originaire de Picardie : « Les volailles dans le jardin, ça rappelle des souvenirs d’enfance, de campagne, relate-t-il. À l’époque tout le monde en avait sur son terrain pour avoir des œufs frais. »
À ses côtés, Jean, 83 ans, tente de les caresser à travers le grillage. « Elles sont belles et matinales, dit-il, l’air espiègle. Elles se lèvent à 7 heures, comme moi ! » Depuis qu’elles sont sous ses fenêtres, il le jure : « Je sors plus régulièrement pour aller les voir. » Une activité physique « bonne pour la santé et le moral », assure Aliette Miranda-Zouggari.
Article rédigé par Maxime François